« Le dialogue avec les citoyens est la meilleure stratégie pour assurer une gouvernance transparente et éthique »

9 février 2017

En plus des trois partenaires orientaux (AUCCALM et NALAG), plusieurs partenaires de PLATFORMA ont également pris part aux discussions. Parmi ceux-ci, la CRPMSMOCR (République tchèque), VNG International (Pays-Bas), Nantes métropole (France), LSA (Lituanie), ainsi que les alliés proches ALDA, le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe et le Comité européen des régions.
Citoyenneté et gouvernance : un manque croissant d’engagement
Malgré leur proximité avec les citoyens, les gouvernements locaux et régionaux du partenariat oriental et de l’UE sont confrontés à un manque d’engagement et d’intérêt de la part des citoyens. Cependant, le dialogue avec les citoyens est la meilleure stratégie pour assurer une gouvernance transparente et éthique. La participation des citoyens est en effet un objectif majeur pour 2030.
Les citoyens doivent non seulement être inclus dans le processus décisionnel, mais des efforts supplémentaires doivent aussi être déployés en ce qui concerne l’équilibre entre les sexes et la représentation des minorités pour garantir une démocratie participative inclusive. David Melua, directeur exécutif de l’Association nationale des autorités locales de Géorgie (NALAG) a souligné que la question du genre en Géorgie est un défi avec seulement 10 % de femmes participant aux instances exécutives et de représentation locales. Il a averti : « Nous ne serons jamais un champion de la démocratie locale sans équilibre entre les sexes ».
Dans ce cadre, la coopération internationale au développement permet d’organiser des échanges d’experts, des visites d’étude et des formations sur l’éthique, la transparence ou la participation des citoyens à la gouvernance. Ces initiatives au niveau local et régional permettent d’évaluer les besoins et d’adapter les solutions sur la base des résultats existants à l’étranger.

 


Décentralisation et dialogue national : un besoin d’autonomie financière
Les gouvernements locaux et régionaux des pays du voisinage oriental ne disposent toujours pas de l’autonomie financière nécessaire pour traiter les compétences dévolues par leurs gouvernements centraux. Cela limite l’action des gouvernements locaux et régionaux et l’implication des citoyens.
Le Maire de Rustavi et Président de NALAG, David Jikia, a souligné : « La fiscalité locale serait une incitation pour les citoyens à participer à la vie publique locale ». L’autonomie financière et la participation des citoyens permettent en effet de développer et de fournir des services publics sur mesure et de créer un lien entre les citoyens et leurs gouvernements locaux et régionaux.
Les organisations internationales soutiennent les gouvernements locaux et régionaux dans leur engagement envers les gouvernements centraux, en particulier en ce qui concerne la décentralisation. Tous les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe, y compris les gouvernements centraux du partenariat oriental, ont ratifié la Charte européenne de l’autonomie locale. Toutefois, son Protocole additionnel sur le droit de participer aux affaires des collectivités locales n’a été signé que par l’Arménie et l’Ukraine dans la région Asie-Pacifique. La ratification du protocole additionnel par les 47 États membres reste un défi à relever d’ici à 2030.
Agenda mondial et géopolitique locale : approfondissement du partenariat
L’UE ne peut plus avoir une approche unique envers ses partenaires de l’Est. Trois pays – la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine – ont choisi de développer leurs relations avec l’UE en signant un accord d’association. Ses signataires ont déjà intégré plusieurs normes européennes telles que le dialogue politique, la participation de la société civile, une démocratie profonde et durable et des arrangements institutionnels pour l’intégration européenne.
Les trois pays ont préparé le terrain pour une coopération plus étroite avec l’UE. Par conséquent, d’ici à 2030, l’UE doit adapter ses outils et son financement en conséquence pour approfondir son partenariat à tous les niveaux de gouvernance. L’appui institutionnel du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe et du Comité européen des régions, par l’intermédiaire de la Conférence des pouvoirs locaux et régionaux pour le partenariat oriental (CORLEAP), peut constituer une plate-forme d’appui aux gouvernements locaux et régionaux signataires de l’accord d’association.
Une coopération plus poussée avec les associations de collectivités locales et régionales de Géorgie, de Moldavie et d’Ukraine peut favoriser la stabilité et la paix là où cela est particulièrement nécessaire : sensibilisation des citoyens à l’intégration européenne, adaptation de l’instrument européen de voisinage et de partenariat, amélioration du climat des affaires et de l’efficacité énergétique et environnementale au niveau local.
Sur la base des progrès réalisés au niveau national, les villes et les régions des pays du partenariat oriental peuvent appuyer la localisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies dans la région. Au-delà des nombreux jumelages entre villes et régions, des organisations telles que le Conseil des Communes et Régions d’Europe (CCRE) et la Conférence des Régions Périphériques et Maritimes (CRPM) ont contribué au renforcement des capacités des associations et des régions et continuent à plaider pour que l’aide au développement de l’UE atteigne toutes les régions et villes du partenariat oriental, et fournisse des résultats tangibles aux citoyens.

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