Agenda urbain mondial : les institutions européennes clament leur soutien aux gouvernements locaux
Chaque délégation nationale doit inclure un représentant des collectivités territoriales lors de la conférence finale de Habitat III cet automne à Quito. C’est à l’unisson que les représentants de la future Présidence slovaque, du Parlement et de la Commission ont rejoint la position de PLATFORMA et du CCRE, présentée à l’occasion du séminaire co-organisé avec l’Intergroupe URBAN, le 21 juin, au Parlement européen.
Le séminaire était organisé alors que les préparatifs sont en cours pour la conférence finale de Quito (Equateur) qui devrait voir l’adoption du nouvel Agenda urbain mondial.
La représentante de la Commission européenne (DG REGIO), Judit Torokne Rozsa, a soutenu l’idée d’un représentant des gouvernements locaux dans chaque délégation nationale. Une idée fortement appuyée par le député européen Jan Olbrycht, président de l’Intergroupe URBAN, qui a déclaré : « Battons-nous ensemble pour un rôle plus large pour les gouvernements locaux ».
« Nous ne voulons pas qu’un échelon décide pour tout le monde. Les gouvernements locaux et régionaux doivent montrer la voie », a confirmé Elena Szolgayová, représentant la Présidence slovaque entrante du Conseil de l’UE. « C’est notre ambition de vous soutenir ».
A ce titre, l’adjoint au maire de Cologne, Andreas Wolter, a déclaré : « L’Union européenne doit soutenir les revendications de la Taskforce mondiale des gouvernements locaux et régionaux (GTF) pour la reconnaissance du statut spécial pour les gouvernements locaux au sein des organes directeurs de l’Organisation des Nations Unies et de UN Habitat ».
La conférence de Quito, oui, mais après ?
« La conférence de Quito ne se bornera pas à une simple approbation de l’accord par des Etats », explique le représentant de Habitat III, Tobias Kettner. « S’il est vrai qu’elle posera les bases d’un nouvel Agenda urbain mondial, Quito sera également l’occasion de mettre l’accent sur l’action et la mise en œuvre de l’Agenda ».
Ce qui amène le secrétaire général du CCRE, Frédéric Vallier, à souligner : « A quelques mois de la conférence, nos préoccupations ne consistent pas seulement à savoir qui sera responsable de quoi, mais de voir comment les gouvernements nationaux, les collectivités territoriales et la société civile pourront travailler ensemble une fois l’accord signé ».
La représentante de l’ONG Habitat for Humanity, Deepali Sood, a rappelé l’importance d’inclure les citoyens et a mis en avant le besoin d’évaluer les résultats tout au long du processus.
Réagissant depuis la salle, le député européen, Ernest Maragall, a exprimé ses craintes que l’accord soit « kidnappé par les gouvernements nationaux ». Ces propos ont été réitérés par le député européen, Joachim Zeller, qui a déclaré : « Nous n’avons pas besoin d’un nième nouvel accord formulé par des gouvernements nationaux. Le risque réside dans la perte de vue du sens même de l’accord, un accord qui concerne l’urbain, c’est-à-dire les communes et les villes ».
Le directeur de PLATFORMA, Patrizio Fiorilli, a conclu le séminaire en présentant les différentes propositions soutenues dans la déclaration de PLATFORMA. Parmi les principales propositions figurent :
- Donner un siège aux gouvernements locaux et régionaux à la table des négociations dans le processus de l’ONU ainsi que dans les délégations nationales de la conférence finale
- Garantir un minimum d’au moins 20 % des ressources nationales aux gouvernements locaux
- Répondre aux préoccupations spécifiques des villes de toutes tailles et de leurs zones périurbaine
- Soutenir la coopération entre villes et régions via des projets de renforcement de capacité entre pairs, et échanges de bonnes pratiques à la fois en Europe et à l’extérieur
- Elaborer le nouvel Agenda urbain en étroite collaboration avec les autorités locales et fournir un outil d’auto-évaluation volontaire.
Les regards se tournent désormais vers les gouvernements nationaux qui auront le dernier mot sur l’accord final.