Donner les moyens aux gouvernements locaux pour localiser les ODD
La 2e réunion de haut niveau (RHN-2) du Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement (GPEDC) s’est tenue du 29 novembre au 1er décembre à Nairobi, au Kenya. Le GPEDC rassemble un large éventail d’acteurs étatiques et non étatiques, ce qui en fait une plate-forme de développement unique.
Il vise à réunir des informations et des connaissances, grâce à une approche centrée sur les pays. Elles serviront à tous les acteurs du développement pour améliorer l’efficacité de leurs efforts de coopération au développement. Le rôle crucial joué par les gouvernements locaux pour la « localisation » des ODD est particulièrement souligné dans le Document final.
CGLU possède un siège au sein du Comité directeur du GPEDC depuis avril 2014, avec la participation active de la Commission de CGLU sur la coopération au développement et la diplomatie des villes et son Groupe de travail sur le renforcement institutionnel et des capacités. Les gouvernements locaux étaient également représentés par le CCRE, PLATFORMA et l’AIMF.
Débats mondiaux sur une coopération au développement efficace
Le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, a ouvert la RHN-2. Les trois co-présidents du GPEDC-le Malawi, le Mexique et les Pays-Bas-, ainsi que des représentants de haut niveau du PNUD, de l’UNDESA et de l’OCDEont réaffirmé les principes de Busan lors de leurs interventions – responsabilité mutuelle, appropriation par le pays, transparence et coopération axée sur les résultats. Ils ont également affirmé qu’il fallait renforcer le processus de suivi de la coopération efficace, afin de renforcer un dialogue multipartite et de mieux partager les connaissances.
Au cours de la réunion, la délégation de CGLU a souligné le rôle important des gouvernements régionaux et locaux pour une coopération au développement efficace, dont l’agenda peut contribuer à la « localisation » de l’Agenda 2030.
Interventions des gouvernements locaux lors des séances plénières
Emmanuel Karuranga, président du conseil du quartier de Kamonyi au Rwanda et membre du comité de direction de l’Association des gouvernements locaux du Rwanda (RALGA), a pris la parole lors de la première séance plénière. Il a souligné qu’il y avait beaucoup de progrès à faire quant à la transparence et à l’inclusion des évaluations de suivi au niveau des pays. Comme le souligne le rapport de suivi 2016 du GPEDC sur une coopération au développement efficace, pour l’instant, « moins de la moitié des pays impliquent les gouvernements locaux et les parties prenantes non étatiques dans les évaluations ».
Nonceba Molwele, conseiller municipal de Johannesburg et vice-président du Réseau des femmes élues locales d’Afrique (REFELA) a souligné lors de la 2ème séance plénière la nécessité de mettre en œuvre le programme d’efficacité au niveau sous-national, afin de réduire les inégalités croissantes entre les peuples et les territoires.
Enfin, lors de dernière session plénière, Boubacar Alpha Bah, maire de la Commune V de Bamako, au Mali, et président de l’Association des municipalités du Mali (AMM) a déclaré que les gouvernements locaux et régionaux sont essentiels pour la définition, la mise en œuvre et le suivi des stratégies nationales de développement. D’après lui, « le processus de localisation ne peut être compris comme une simple application de l’agenda mondial ou national au niveau local, mais plutôt comme un processus de renforcement des acteurs locaux, visant à répondre aux besoins et aux aspirations des acteurs locaux, et en établissant des liens entre les différents niveaux de gouvernance (local, national, international) ».
Les gouvernements locaux ont organisé deux manifestations parallèles, l’une sur « La localisation des ODD pour accélérer la mise en œuvre effective de l’Agenda 2030 », en partenariat avec le PNUD et ONU-Habitat. La deuxième session était intitulée « Intensifier le rôle des autorités locales et des acteurs locaux », conjointement avec la Commission européenne et l’Agence française de coopération (AFD).
Le Document final de Nairobi
A la fin du MHN-2, le « Document final de Nairobi » a été présenté. Il explique comment les acteurs du développement actuels et à venir peuvent s’associer pour mettre en œuvre l’Agenda 2030 et atteindre les objectifs de développement durable. Dans les prochains mois, la vision et les ambitions de ce document se traduiront par des plans de mise en œuvre concrets au niveau mondial, national et du GPEDC.
Le document final reconnaît le rôle essentiel des gouvernements locaux (para 46-47) et s’engage à « donner les moyens aux gouvernements locaux de localiser les ODD » (résumé, para. 9 & 72), en favorisant une collaboration étroite entre tous les niveaux de gouvernements et en renforçant leur participation dans le processus de suivi d’une coopération au développement efficace (para 31). L’Annexe 1, « un mandat renouvelé », inclut le principe de « co-président non-exécutif au sein du Partenariat mondial », qui représentera les gouvernements locaux, les parlementaires, les OSC, les syndicats, la philanthropie et le secteur privé. Il s’agit d’une innovation importante qui favorisera la responsabilité mutuelle et une large responsabilité démocratique dans les instances multilatérales.