CGLU a co-organisé un Dialogue politique de haut-niveau axé sur la Transformation des finances municipales à Malaga
Ce 9 avril 2018, le Président de CGLU, Parks Tau, la Secrétaire exécutive du Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU), Judith Karl, et le maire de Malaga, Francisco de la Torre, ont mené le Dialogue politique de haut niveau tenu à Malaga. Pour CGLU, la réunion est une avancée importante pour la refonte des finances locales et pour la mise en route de la Stratégie de CGLU sur les Finances Locales.
Cet article a été initiallement publié sur le site de CGLU / Photos @CifalMalaga
Le Dialogue politique de haut niveau, convoqué par le Fonds des Nations Unies pour le développement des capitaux (FENU), la ville de Malaga et CGLU, a rassemblé des partenaires partageant le même objectif : celui de repenser les mécanismes financiers et les cadres réglementaires pour un changement de paradigme, celui de la « localisation », c’est-à-dire de la mise en œuvre au niveau local des objectifs de développement durable (ODD) ». Ces partenaires sont les premiers membres d’une coalition mondiale œuvrant pour la mise en place d’un environnement propice aux villes pour qu’elles puissent révéler leur potentiel en tant que partie prenantes aux politiques de développement et continuent à innover dans le financement des infrastructures urbaines durables et compatibles avec le climat.
David Jackson, directeur du programme Finances pour le Développement Local de l’UNCDF, a présenté le déroulement de la journée. La journée s’est organisé autour de trois table-rondes, adoptant respectivement le point de vue des gouvernements locaux, des gouvernements nationaux et des institutions financières. Puis, une quatrième table-ronde présenta les objectifs d’une nouvelle coalition mondiale de villes, de leurs associations et institutions financières qui plaidera pour une transformation des finances municipales en mettant en avant les innovations mises en œuvre et signalant les nouvelles fenêtres d’opportunités pour accéder au financement pour le développement.
Emilia Saiz, Secrétaire générale de CGLU, a rappelé aux participants l’engagement des gouvernements locaux envers les agendas mondiaux. Elle a souligné que, menée par CGLU, la coalition mondiale travaillerait en synergie avec la Stratégie sur les Finances Locales de CGLU pour cartographier les mécanismes existants et les initiatives innovantes, développer une campagne de plaidoyer revalorisant les finances locales et étendre le nombre de partenariats entre les membres.
La perspective des gouvernements locaux dans la refonte des Finances Municipales au niveau national
Dans son discours, Parks Tau a souligné qu’il était temps pour la communauté internationale de reconnaître l’insuffisance des ressources investies pour relever les défis du développement urbain durable. Pour amener les transformations d’échelle nécessaires, il est indispensable de réformer les cadres législatifs pour ouvrir la porte aux prêts souverains et permettre une répartition équitable des flux financiers.
Parks Tau a également mis l’accent sur le besoin de faire le suivi des engagements pris par les États membres dans le paragraphe 34 de l’Agenda d’Action d’Addis-Abeba. Dans le cadre de la localisation des agendas mondiaux, les capacités d’investissement et de budgétisation par les gouvernements locaux et régionaux font partie du changement de paradigme nécessaire. Au niveau local, des pratiques innovantes émergent, telles que la mise en œuvre de mécanismes décisionnels inclusifs et participatifs (ODD 16.7) ou le renforcement des instruments financiers donnant accès à la Finance Climat.
Les tables rondes présentant le point de vue respectifs des gouvernements nationaux et des institutions financières ont révélé qu’il était nécessaire d’améliorer le système de gouvernance multi-niveaux. Les partenaires du Centre de développement de l’OCDE ont mentionné l’utilité d’outil comme l’Observatoire mondial des finances et investissements infranationaux. Cette initiative conjointe de l’OCDE, de CGLU et du FENU avec l’appui de l’Agence française de développement a pour objectif de mieux évaluer les processus de décentralisations et les capacités des gouvernements infranationaux à mobiliser des ressources internes et externes.
Enfin, le Président de CGLU a affirmé que la prochaine étape est de réformer les cadres institutionnels nationaux et internationaux afin qu’ils garantissent un environnement propice et des capacités suffisantes au gouvernements locaux pour soutenir leurs efforts d’innover vers des investissements de long-termes dans des infrastructures durables et la prestation de services de bases.
Les débuts d’une coalition mondiale, mené par UCLG, qui travaille à soutenir les Finances municipales
La table ronde finale a permis de définir les axes de travail pour une coalition mondiale visant à transformer la finance locale et le récit qui structure les dialogues politiques sur le sujet. Emilia Sáiz a notamment indiqué que la ligne directrice du travail de CGLU, qui mènera la coalition, sera de travailler en synergie avec la stratégie CGLU pour la ‘Refonte des Finances Locales’. L’objectif est de cartographier les pratiques et les innovations existantes, de repenser les mécanismes financiers et de construire un plaidoyer mondial pour réaffirmer rôle déterminant de la finance locale pour atteindre les ODD. La coalition jouerait également un rôle stratégique dans la promotion de partenariats entre les membres.
Dans ce cadre, le Secrétaire général de Metropolis, Octavi de la Varga, et le Directeur exécutif du FMDV, Jean-François Habeau, ont invité les partenaires à œuvrer pour une approche plus collaborative impulsée par un système de gouvernance multi-niveaux. La coalition devrait renforcer la confiance entre les partenaires et poursuivre l’innovation financière à tous les niveaux, comme l’exige l’universalité des ODD.
Dans ses remarques de clôture, Parks Tau a invité les participants à repenser les instruments et les mécanismes financiers pour que les fonds disponibles soient mieux canalisés vers les gouvernements locaux. Il a rappelé qu’ils sont indispensables pour investir dans les infrastructures urbaines durables, adaptées aux enjeux climatiques. CGLU s’engage à contribuer à cette nouvelle coalition mondiale pour refonder les systèmes de financement de l’urbanisation durable basée sur des expériences locales.
Le lendemain, la ville de Malaga, a accueilli une réunion sur les Villes et les Migrations. Les membres de CGLU de plusieurs régions ont activement participé au débat. Le maire de Pikine, membre du conseil politique sur le droit à la ville et les territoires inclusifs, Abdoulaye Thimbo et la maire de Sala, porte-parole du CCRE sur la politique de cohésion, Carola Gunnarsson, ont souligné la nécessité d’échanger des expériences de terrain. Carlos Martínez, vice-président de CGLU pour l’Europe, a présenté le travail déjà réalisé par le CCRE et a invité les participants à construire une stratégie basée sur le travail de tous les réseaux et sur les traces exemplaires de la ville de Malaga. Il a particulièrement fait référence à l’importance d’engager dans une stratégie à part entière centrée sur la Méditerranée.
CGLU s’engage à travailler avec le FENU pour continuer à développer davantage de connaissances et des nouveaux instruments financiers plus adaptés à mobiliser les effets positifs des migrations sur le développement économique local.