Un pas vers une Charte africaine pour l’égalité des genres dans la vie locale
Près de 60 dirigeant.e.s locaux.ales d’Afrique et d’Europe se sont réuni.e.s en ligne mardi (28 juillet) pour discuter de la création d’une « Charte des autorités locales pour l’égalité des genres en Afrique ». Un groupe diversifié d’acteurs.trices a participé à la session, dont notamment de nombreux.euses maires et responsables politiques locaux.ales, des représentant.e.s d’associations de gouvernements locaux et régionaux et des expert.e.s en matière d’égalité des genres venant de toute l’Afrique et l’Europe.
Les participant.e.s ont discuté des principaux résultats de la consultation en ligne de CGLU Afrique sur la création d’une telle Charte, qui a été menée au cours du second semestre 2019, et ont débattu de la structure et de la forme que pourrait prendre la Charte, ainsi que de son éventuel contenu et principes clefs.
Il s’agissait de la deuxième réunion du Comité de soutien Afrique-Europe et du groupe de travail de CGLU Afrique dans le cadre d’une collaboration en cours pour rédiger une charte africaine pour l’égalité des genres au niveau local. L’événement était organisé en ligne par le CCRE et PLATFORMA, CGLU Afrique, REFELA et l’organisation mondiale CGLU.
La réunion, présidée par Dao Macoura Coulibaly, maire de Foumbolo (Côte d’Ivoire) et présidente du Réseau des Femmes Élues Locales d’Afrique (REFELA), a permi aux responsables de haut niveau et aux représentant.e.s politiques des associations organisatrices de réitérer leur profond attachement au projet de la Charte et à son objectif de faire de l’égalité et de l’autonomisation de toutes les filles et femmes au niveau local en Afrique, une réalité.
Thembi Nkadimeng, présidente de l’Association des gouvernements locaux d’Afrique du Sud (SALGA), maire de Polokwane et co-présidente de CGLU, a souligné que « La Charte des Autorités Locales pour l’Égalité des Genres en Afrique est plus nécessaire que jamais si nous voulons cheminer vers une Génération Égalité, où le leadership des femmes n’est plus une exception mais la nouvelle norme ».
Emil Broberg, président de la Commission permanente pour l’Égalité du CCRE et conseiller régional d’Östergötland (Suède), a poursuivi en soulignant l’intérêt de cet échange entre les continents, en déclarant que « nous avons les mêmes questions à traiter dans les contextes européen et africain : la représentation des femmes dans la prise de décision, la violence sexiste et l’autonomisation économique – qui constituent le noyau du travail sur l’égalité des genres ».
Léandre Nzue, maire de Libreville et président de CGLU Afrique, a mis l’accent sur le fait que « La pandémie de COVID a amplifié les inégalités entre les femmes et les hommes partout dans le monde […] et cette Charte a pour ambition d’être le cadre de référence des collectivités territoriales pour lutter contre cela ».
Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU, a souligné la nécessité d’engager d’autres personnes dans le travail sur l’égalité des genres : « Il sera essentiel d’impliquer d’autres acteurs dans ce processus, y compris la société civile et les hommes. Notre égalité et nos progrès doivent se répercuter sur d’autres groupes, y compris les plus vulnérables ». CGLU s’est engagé à soutenir la création de la Charte à travers une réflexion collective, la promotion de l’apprentissage et l’échange de perspectives et d’expériences au niveau mondial.
Frédéric Vallier, secrétaire général du CCRE, a ajouté : « Nous trouverons des solutions aux problèmes auxquels nous sommes confrontés grâce à la collaboration entre les sexes, entre les générations et entre les régions du monde. C’est part la coopération des niveaux locaux, régionaux et internationaux que des solutions innovantes seront créées ». Faisant référence à l’inspiration que la Charte africaine tire de la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale (établie en 2006), Jean Pierre Elong Mbassi, secrétaire général de CGLU Afrique a constaté que « nous sommes sur un chemin commun et nous devons apprendre des autres là où se trouvent les obstacles. Nos chemins peuvent être différents, mais vous pouvez nous aider à anticiper les difficultés en vous basant sur votre expérience ».
Le Dr. Malika Ghefrane Giorgi, conseillère spéciale du REFELA, a présenté les principaux résultats de la consultation en ligne de 2019, qui avait reçu 118 réponses, principalement d’Afrique et avec la contribution de nombreux.euses représentant.e.s élu.e.s des autorités locales. Si beaucoup ont exprimé leur soutien au projet de Charte et ont indiqué qu’ils.elles y adhéreraient, certains étaient hésitant.e.s et ont partagé leur inquiétudes quant au fait que la Charte pourrait n’être qu’un autre outil non contraignant ajouté aux nombreux autres engagements déjà pris en matière d’égalité des genres. Pour cette raison, il a été souligné que des outils d’accompagnement et des orientations sur la mise en œuvre de la Charte doivent être préparés en parallèle du texte de la Charte.
Le Groupe de travail de CGLU Afrique et le REFELA ont été félicités pour leur excellent travail sur la consultation et le rapport qui en a résulté. La structure globale présentée a été considérée comme une bonne première étape qui devrait encore être débattue par le REFELA et le Groupe de travail de CGLU Afrique, en particulier pour déterminer la portée des chapitres, l’inclusion ou non des outils d’orientation pratique en annexe, et comment aborder la question importante de la représentation des femmes en matière de prise de décision.
A l’issue de la réunion, CGLU Afrique et REFELA ont annoncé leur intention de lancer la Charte en novembre 2021 lors du sommet Africités à Kisumu, au Kenya. D’autres groupes de discussion et échanges entre pairs seront organisés entre-temps par CGLU Afrique, le REFELA, CCRE/PLATFORMA et CGLU afin de continuer à progresser dans la rédaction de la Charte et la préparation d’outils de soutien appropriés.
Les autres intervenant.e.s qui ont participé à la réunion sont :
- Olenka Ochoa, membre de la Fédération des Femmes Municipales de l’ALC (FEMUM ALC), UrbanThinkersCampus – Pérou
- Carola Gunnarsson, maire de Sala (Suède), vice-présidente de CGLU pour l’Europe
- François Yatta, expert en finances locales, directeur du département Programme de CGLU Afrique, membre du Groupe de travail de CGLU Afrique
- Helén Lundkvist Nymansson, cheffe de Section, l’Association suédoise des collectivités locales et des régions (SALAR)
- Joyce Nyambura, gouverneure, secrétaire général adjointe de l’Association des Gouvernements de Comtés du Kenya (ACGOK)
- Ratsimbazafy Sahondramalala Esther, maire de Fianarantsoa, vice-présidente de REFELA – Afrique de l’Est
- Innocent Uwimana, président de l’Association Rwandaise des Autorités de Gouvernements Locaux (RALGA)
Contexte :
Le Groupe de travail CGLU Afrique est composé d’experts chargés de préparer une Charte des autorités locales pour l’égalité des genres en Afrique.
Le Comité de soutien Afrique-Europe est un groupe intercontinental composé d’élu.e.s et d’experts dont la mission est d’apporter une aide et un examen par les paires lors de la préparation de la Charte.
Le REFELA est le réseau des élues locales de CGLU Afrique.
(Photo : pikist.com)