« Obtenir des fonds européens sera plus difficile pour les villes et les régions dans le cadre de la nouvelle architecture financière », reprochent les maires aux Rencontres de CUF

6 octobre 2020

PLATFORMA organisait un atelier « Modèle européen – quelle réalité pour l’AICT en Europe, quel plaidoyer pour la faire évoluer ? » aux 11e Rencontres de l’Internationalisation des collectivités territoriales de Cités Unies France le 22 septembre. Les élus locaux et le personnel administratif ont clairement indiqué que la nouvelle architecture financière présentée par la Commission européenne rendra plus complexe l’obtention de fonds européens pour les villes et les régions pour financer des projets et des partenariats de coopération décentralisée.

Anna Lixi, cheffr d’équipe de l’unité C5 à la DG DEVCO (Commission européenne), a été la première à prendre la parole lors de cet atelier. Elle a expliqué comment l’architecture globale du nouvel instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale (NDICI) façonnera le financement de l’UE pour les collectivités territoriales.

« Le soutien aux gouvernements locaux et régionaux se fera via d’autres lignes budgétaires que la célèbre ligne budgétaire thématique pour les autorités locales », a expliqué Mme Lixi, convaincue que les municipalités et les régions trouveront « d’autres alternatives » et obtiendront de l’argent de l’UE via des lignes géographiques. Elle a souligné la nécessité d’établir de bonnes relations avec les délégations de l’UE et les associations nationales de gouvernements locaux et régionaux dans les pays partenaires.

« Proximité et dialogue »

Les élus locaux et leurs représentants des 6 coins de la France ont été plus que préoccupés par cette annonce, soulignant que la stabilité, la confiance et la relation à long terme étaient essentielles dans les projets de coopération décentralisée.

« La coopération décentralisée propose une coopération horizontale, où les collectivités territoriales et leurs associations favorisent la proximité et le dialogue dans leur approche », a rappelé Frédéric Vallier, Secrétaire général du CCRE lors de l’introduction de l’atelier.

Isabelle Boudineau, vice-présidente de la région Nouvelle-Aquitaine, a déclaré que rendre la situation plus complexe ouvrirait la porte aux grandes ONG. « L’efficacité de l’action publique est renforcée par la coopération de région à région, ce qui n’est pas le cas lorsque nous travaillons d’État à État », a-t-elle souligné. « Nous sommes là où les grandes ONG et les États n’agissent jamais », a-t-elle ajouté.

Elle a donné des exemples concrets d’une dizaine de coopérations menées par la Nouvelle-Aquitaine à Madagascar ou au Burkina Faso, et les liens étroits établis avec les Réseaux régionaux de multi-acteurs (RRMA) et SO Coopération. « La mise en commun des différents niveaux de gouvernement peut avoir cet effet de masse », a-t-elle insisté.

Frédéric Vallier a précisé que PLATFORMA défend une ligne budgétaire spécifique pour les collectivités locales et régionales depuis que la Commission européenne a fait sa proposition sur la NDICI en 2018. Il a souligné que le Parlement européen était du côté des collectivités territoriales et de leurs associations, ainsi que certains États membres au Conseil, appelant les maires à faire pression pour obtenir un financement direct pour la coopération décentralisée.

« Les citoyens au centre »

Jérôme Tebaldi, ancien adjoint au maire de Tours en charge du rayonnement et des relations internationales a insistét sur le rôle des citoyens dans toutes les politiques de coopération décentralisée. « Nous ne devons jamais oublier que l’action internationale doit placer les citoyens au centre », a-t-il souligné, évoquant les activités de sensibilisation, la culture et l’éducation.

Oana Tisserant, nouvellement élue à Mulhouse conseillère municipale en charge des relations internationales et de la coopération transfrontalière, a évoqué des partenariats avec des communes en Algérie, au Mali ou à Madagascar. « Au niveau de l’UE, il faut créer un environnement propice à la résilience des territoires », a-t-elle déclaré.

« Au milieu des années 90, les programmes ont contribué à développer la coopération décentralisée. Il faut garder cet esprit dans la prochaine période financière », a conclu Frédéric Vallier, demandant aux élus locaux et régionaux de soutenir PLATFORMA dans son lobbying auprès des institutions européennes.

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