Les gouvernements locaux et la société civile: une relation gagnant-gagnant pour la coopération décentralisée
1 avril 2016
Les gouvernements locaux et régionaux – par le biais de leurs activités de coopération décentralisée – peuvent jouer un rôle décisif pour créer un lien concret entre leurs citoyens et les politiques de développement internationales, nationales et locales, ont convenu les participants d’une session organisée par PLATFORMA lors du Congrès 2016 du CCRE à Nicosie (Chypre) fin avril.
Dans un contexte de montée du nationalisme en Europe, l’action internationale des collectivités locales et régionales pour la coopération au développement est de plus en plus menacée par les coupes budgétaires et par la rhétorique populiste de plus en plus prédominante, comme l’a souligné Nawel Rafik-Elmrini, adjointe au maire de Strasbourg (France) pour les affaires européennes et internationales.
Les participants ont souligné que c’était précisément la raison pour laquelle l’engagement des gouvernements locaux et régionaux pour le développement mondial était si crucial. À cet égard, Massimo Toschi, conseiller du Président de la Région de Toscane (Italie) pour la coopération et les relations internationales, a insisté sur le fait que l’action des gouvernements locaux et régionaux joue un rôle important dans la lutte contre les défis mondiaux, par exemple en abordant la crise des réfugiés grâce à des partenariats, favorisant le développement social et économique dans les pays d’origine. « Nous croyons dans la capacité des gouvernements locaux à mettre en œuvre les objectifs de développement durable (SDGs) » a confirmé Michel Laloge, chef d’unité du secteur B2 organisations de la société civile et autorités locales, DG DEVCO, Commission européenne.
Ils ont également souligné la nécessité de combiner la coopération territoriale pour le développement avec l’éducation sur la citoyenneté mondiale ou l’éducation au développement et des activités de sensibilisation afin de renforcer le soutien du public aux activités de coopération au développement. Secou Sarr, directeur de l’ONG Enda Energie, Environnement, Développement basée au Sénégal, a expliqué que les partenariats décentralisés permettent de créer un espace pour les organisations de la société civile dans les deux pays pour être mieux intégré dans les politiques des gouvernements locaux, renforçant ainsi le dialogue démocratique local.
Enfin, Miguel de Clerk, directeur de l’ONG belge Echos Communication, a averti que, pour être efficace et durable, les partenariats décentralisés ne devraient pas être limités à des réunions de politiciens ou à des partenariats techniques, mais vraiment associer les acteurs de la société civile afin de mieux définir les politiques les mieux adaptés pour tous les acteurs territoriaux.
Suite aux interventions fructueuses des participants, plusieurs propositions clés à poursuivre pour un partenariat « exemplaire » sont ressorti des discussions entre tous les participants, telles que : une véritable consultation et une coopération entre les ONG et les gouvernements locaux, en particulier pour faire face questions humanitaires, l’appropriation et la responsabilisation de tous les acteurs territoriaux, l’engagement des élus et la participation de tous les groupes de la population, en particulier les jeunes.