Les migrants ont besoin d’une vision stratégique et de coopération !

1 décembre 2016

Une conférence sur les politiques de l’UE en matière de migration s’est tenue le 24 octobre à Turin, organisée par l’Association italienne du Conseil des Communes et Régions d’Europe (AICCRE), le Centre international de formation de l’OIT, en collaboration avec le Conseil régional du Piémont – Comité régional des droits de l’homme. Elle était intitulée « Le long de la frontière : l’Europe des droits, l’Europe des murs ».

 

La crise des réfugiés avec les nombreuses vies perdues le long des voies d’évacuation et son fardeau de souffrance humaine exerce une pression considérable non seulement sur la conscience politique de l’UE, mais aussi sur son propre projet social et civil, fondé sur la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (2001). Au cours des trois dernières années, les États membres de l’UE n’ont pas adopté une politique collective et efficace en ce qui concerne le nombre croissant de réfugiés s’échappant des pays proches des frontières de l’UE. La Conférence a analysé les politiques européennes en matière de migration et d’asile, leurs contradictions et leur impact sur les communautés locales.

 

Mauro Laus, Président du Conseil Régional du Piémont et du Comité des Droits de l’Homme a ouvert la Conférence en déclarant que « la voie vers un accueil responsable peut être construite. Aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire que l’Agenda européen sur les migrations abandonne l’approche centralisée et remonte à l’amélioration du principe de subsidiarité sur lequel repose la politique de l’UE, en tenant dûment compte des autorités locales et régionales ».

 

Et d’ajouter : « Il est plus que jamais nécessaire que les autorités locales soient soutenues économiquement et qu’elles participent à la phase de consultation lors de la mise en œuvre des mesures proposées par les gouvernements et par l’UE; d’établir une distinction entre les demandeurs d’asile et les migrants économiques; de renforcer la lutte contre le trafic illicite d’êtres humains; d’assurer l’accès des autorités locales et régionales aux fonds nationaux et européens, tels que les Fonds pour l’asile et les migrations, le Fonds social européen et les Fonds pour les frontières extérieures ».
« Vous ne pouvez pas vous attendre à résoudre un problème de proportion épique seulement par le travail bénévole ou la sensibilité humaine des maires et des citoyens », a souligné Carla Rey, secrétaire générale de l’AICCRE. « L’Europe doit retrousser ses manches et accélérer les programmes et procédures ». L’AICCRE est en phase avec les remarques du ministre des Affaires étrangères d’alors, Paolo Gentiloni, selon lequel non seulement l’Europe doit respecter ses engagements en matière de délocalisation des migrants, mais elle doit libérer les fonds dès que possible conformément au Pacte sur les migrations.

 

De plus, a poursuivi Mme Rey, « l’approche globale du phénomène suppose une implication à plusieurs niveaux et doit avant tout avoir une vision non équivoque et claire. Je constate avec regret que cette approche n’existe pas ». En outre, elle a insisté sur le fait que « l’Union européenne doit accorder une importance absolue aux politiques de coopération et au dialogue avec les pays tiers, lieu d’origine des phénomènes migratoires, en mettant les autorités locales au centre du projet ».

S'inscrire à la newsletter