Nouveau consensus européen pour le développement: la réalisation des ODD dépend des gouvernements locaux et régionaux
Un nouveau consensus européen sur le développement reconnaît le rôle des gouvernements locaux et régionaux dans la réalisation des ODD et s’engage à soutenir les réformes de décentralisation et la coopération décentralisée.
Cet article a été initialement publié sur le site de CGLU.
Le 19 mai, le Conseil de l’Union européenne a adopté un nouveau consensus sur le développement, établissant un nouveau cadre de coopération pour le développement destiné à l’UE et à ses États membres. Le consensus européen sur le développement est la réponse de l’UE à l’Agenda 2030 pour le développement durable. Il fait état des principaux principes qui guideront l’UE et ses États membres dans la coopération avec les pays en développement pour les 15 prochaines années ; il établit également la stratégie visant à la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD).
Le consensus est crucial étant donné le rôle primordial de l’UE dans le domaine de la coopération au développement. L’UE reste la plus importante donatrice d’aide au développement à l’échelle internationale, fournissant plus de la moitié de l’aide mondiale.
CGLU salue l’accent mis par le consensus sur les partenariats, notamment avec les gouvernements locaux et régionaux. Le texte s’engage à soutenir le renforcement des capacités et appelle les partenaires « à pleinement jouer leur rôle, notamment celui d’examinateurs aux côtés des gouvernements nationaux et à participer activement au processus de prise de décisions ».
Concernant en particulier les gouvernements locaux et régionaux, le consensus reconnaît plusieurs des valeurs fondamentales et objectifs de CGLU et de notre section européenne, le Conseil des communes et régions d’Europe [et PLATFORMA], en déclarant :
« La réalisation de la plupart des ODD dépend fortement de l’implication active des autorités locales et régionales. L’UE et ses États membres apporteront leur soutien à la transparence, à la redevabilité et aux réformes de décentralisation, le cas échéant, afin de renforcer les autorités régionales et locales pour une meilleure gouvernance et un plus grand impact du développement et afin de mieux remédier aux inégalités au sein des pays. Ils soutiendront des processus pour aider les individus à interagir efficacement avec les gouvernements locaux à tous les stades de la planification et de la mise en œuvre des politiques et renforceront leur coopération avec les autorités locales et autres autorités infranationales, notamment par le biais de la coopération décentralisée. »
L’importance de ces références ne doit pas être sous-estimée dans le contexte international actuel.
Le Conseil, dans le respect de l’Engagement de Bogotá, souligne l’importance du rôle de la culture, vectrice et composante du développement, et appelle à la promotion de la diversité et du patrimoine culturels. Il reconnaît également la nécessité de consolider la paix et ce, « à toutes les échelles, du niveau local au niveau mondial. »
CGLU applaudit l’engagement de l’UE à « soutenir le renforcement des capacités pour se doter d’institutions et d’une gouvernance multi-niveaux fortes, avec la participation des personnes en situation de vulnérabilité et des minorités à travers des partenariats entre gouvernements nationaux, infranationaux et locaux » et appelle à accroître les ressources pour le renforcement des capacités des gouvernements locaux à travers la coopération décentralisée.
CGLU salue également la reconnaissance du rôle propre et crucial de la société civile dans l’espace démocratique et appelle l’UE à tenir compte des inquiétudes, exprimées par le troisième secteur, et que nous partageons, concernant l’instrumentalisation de la coopération au développement vers des objectifs sécuritaires, commerciaux et migratoires.
CGLU fait également part de ses préoccupations sur le leitmotiv toujours plus présent de l’efficacité de l’aide et de la réduction des investissements qui pourrait laisser le développement aux mains d’acteurs beaucoup moins soucieux des principes de bonne gouvernance, des droits humains et des droits des travailleurs. En tant que partenaire stratégique de l’Union européenne, CGLU continuera de bâtir sur ces principes et de contrôler la mise en œuvre de ce nouveau consensus à l’ère des ODD et du Nouvel agenda urbain.
CGLU appelle ses membres dans les pays partenaires de l’UE à se familiariser avec le nouveau consensus européen et à entamer le dialogue avec les délégations de l’UE pour explorer des opportunités de collaborations futures.
CGLU appelle ses membres européens à contrôler activement et poursuivre le développement des activités de coopération décentralisée, en partenariat avec la société civile et les autres acteurs.
La déclaration commune sera officiellement signée par le Président du Parlement européen, le Premier ministre de Malte, au nom du Conseil et des États membres, le Président de la Commission européenne et le Haut Représentant, lors des Journées européennes du développement le 7 juin prochain. Elle remplacera l’actuel consensus européen sur le développement, adopté en 2006.
Plus d’informations :
- The Council adopts a new European consensus on development
- Lisez le texte complet du Consensus européen sur le développement