Le Programme basque de Protection temporaire des Défenseurs des Droits Humains célèbre ses dix ans
Le 27 octobre dernier a eu lieu à Bilbao l’acte de célébration du Xe anniversaire du Programme basque de Protection Temporaire des Défenseurs des Droits Humanins créé par le Gouvernement basque. Ce programme est mis en œuvre à travers la Direction des Droits Humains, des Victimes et de la Diversité, avec l’appui d’eLankidetza, l’Agence basque de Coopération au Développement, et géré par Cear-Euskadi, le comité d’aide aux réfugiés au Pays basque espagnol.
Le Programme basque est l´un des huit programmes de protection temporaide pour les défendeurs des droits humains que certaines gouvernemets autonomes et mairies réalisent avec plusieurs organisations sociales.
L’objectif du programme est de protéger les défenseurs et les défenseuses des droits humains dont la vie ou l’intégrité physique est menacée dans leurs pays d’origine à cause de leurs activités en faveur de la vie et de la justice sociale, en les accueillant au Pays basque pendant une période de six mois. Pendant leur séjour au Pays basque, ces personnes peuvent se reposer et s’occuper d’elles pour se fortifier physiquement et émotionnellement.
Durant cette période, les bénéficiaires du programme participent à un agenda politique aux côtés de différentes institutions publiques et organisations sociales afin d’élargir et de consolider leurs réseaux de soutien internationaux. Ces réseaux tiennent lieu dans la pratique de bouclier de protection qui se traduit par un retour dans de meilleures conditions de sécurité et la poursuite de leur travail en faveur de la défense des droits humains.
Durant ces dix années, 30 personnes ont bénéficié du programme (9 hommes, 18 femmes et 3 mineurs qui étaient à leur charge), originaires de Colombie, du Pérou, du Honduras, du Guatemala et du Sahara occidental. Pendant la même période, 11 organisations basques se sont jointes à ce que nous appelons le « réseau de soutien », en se chargeant de présenter les bénéficiaires au programme, de les accompagner durant leur séjour et de réaliser leur suivi lorsqu’ils retournent dans leur pays.
Des voix pour défendre
À l’événement ont participé trois bénéficiaires du programme, venus de Colombie : Danelly Estupiñán, du réseau Proceso de Comunicades Negras (PCN) ; Deyanira Soscué, de la communauté indigène Cerro Tijeras ; et Fabián Torres, du mouvement Congreso de los Pueblos et du collectif Maloka. Tous ont mis en avant le programme comme « un outil de solidarité internationale qui renforce la résistance des peuples afro-descendants, indigènes et paysans, ainsi que des secteurs urbains ». Ils ont aussi relevé l’importance du refuge temporaire, qui représente une stratégie pour la préservation de la vie, et ont souligné comme un point positif le fait que le programme mette l’accent sur « le respect de l’identité culturelle » de tous les peuples qui en bénéficient « car il est un porte-parole de nos luttes ».
L’acte de célébration a également bénéficié de la présence de la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, Mary Lawlor. Dans son discours, Lawlor a souligné l’importance de ce type de programmes d’accueil temporaire car souvent « les mécanismes de protection nationaux ne sont pas adaptés aux situations d’urgence auxquelles sont confrontés les défenseurs ; en outre, beaucoup d’entre eux ne tiennent pas compte de la perspective de genre ou ne s’adaptent pas aux situations des personnes LGBTQI+, attaquées parce qu’elles défient les structures de pouvoir attachées aux normes cis-hétéro ».