Les autorités locales de la Méditerranée appellent à l’aide pour lutter contre la crise des réfugiés

1 avril 2016

Les villes de la Méditerranée ne sont pas équipées pour faire face à la crise des réfugiés, ont souligné des représentants du Liban, de Jordanie et de Turquie lors d’un débat organisé par PLATFORMA au cours du Congrès du CCRE à Nicosie. Ils ont appelé à une aide concrète des autorités locales de l’UE pour assurer une meilleure intégration des migrants dans les communautés d’accueil.
Fawzi Masad, Chief resilient officer et assistant technique au maire d’Amman (Jordanie), a parlé d’un « stress synchronique » pour les autorités locales de son pays qui sont habituées à accueillir des migrants depuis plus de soixante-dix ans, échappant aux conflits successifs dans le pourtour Méditerranéen. Il a parlé des actuels défis sociaux, environnementaux, de santé, d’éducation ou encore d’emploi. « Un tiers des migrants syriens sont en âge scolaire », a-t-il expliqué, soulignant que les écoles Jordaniennes avaient désormais mis en place un système de double horaire.
Béchir Odeimi, directeur-président de Cités Unies Liban et du Bureau Technique des Villes Libanaises (Liban), a explicitement appelé à la solidarité entre l’UE et les municipalités méditerranéennes, disant aux maires de l’UE qu’il était urgent de lutter contre les racines de la crise des réfugiés. Il a également critiqué les actions des ONG et le manque de coordination avec les municipalités. « Les maires ne sont pas assez impliqués dans l’aide aux réfugiés, » a-t-il affirmé. Il a également proposé de créer un réseau de villes européennes en soutien technique aux villes libanaises exposées à la crise des réfugiés. Le maire de Diyarbak?r Büyük?ehir, la capitale de la région kurde, l’une des principales villes devant accueillir des réfugiés en Turquie, a présenté une situation similaire dans son pays concernant les réfugiés et la violence.
La maire adjointe de Nicosie (Chypre) Eleni Loucaidou a parlé de la « plate-forme de Nicosie » mise en place en janvier dernier par l’Assemblée régionale et locale euro-Méditerranéenne (ARLEM) pour aider les municipalités libyennes. L’idée est de partager les différents savoir-faire avec les municipalités libyennes sur des questions telles que les transports publics, la police, la gestion des déchets, la création de plans directeurs, et en particulier les règles et règlements de l’administration locale.
Pour l’adjoint au maire de Cologne, Andreas Wolter (Allemagne), l’un des principaux défis est le logement. Il a ajouté que l’une des questions clé pour l’intégration des réfugiés est l’apprentissage des langues. Il a souligné que tous les enfants syriens arrivés récemment dans sa ville allaient à l’école. Il a également souligné que les réfugiés doivent faire un effort pour s’intégrer, sur le respect des droits des femmes par exemple. Il a ajouté que la participation des citoyens allemands était importante, évoquant une équipe de bénévoles qui enseigne à des femmes réfugiées à faire du vélo afin d’acquérir une liberté de mouvement dans Cologne.
Le Maire de Schiedam (Pays-Bas) Cor Lamers était d’accord avec ses homologues des deux côtés de la Méditerranée que les autorités locales sont les premières à faire face à l’accueil des réfugiés au quotidien. Il a également présenté le Prix de la Paix du CGLU qui sera décerné à Bogota en octobre 2016.

 

Résumant le débat, Jose Louis Vasquez Fernandez, maire de Real Sitio de San Ildefonso (Espagne), a souligné la nécessité d’une coopération ville-à-ville. « Maintenant que nous connaissons les causes, arrêtons d’utiliser des mots ! » a-t-il dit aux autres intervenants et au public. Il a appelé à une « Europe de la dignité », concluant que seule la coopération entre les villes serait une garantie de succès.

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