PLATFORMA, l’Association des municipalités néerlandaises (VNGi) et Cités Unies France (CUF), ont assisté à la conférence annuelle AidEx 2016 sur l’aide humanitaire les 16 et 17 novembre à Bruxelles. La « localisation » de l’aide est un sujet d’une importance particulière compte tenu du récent engagement des donateurs pour diriger 25% de l’aide humanitaire aux acteurs locaux et nationaux d’ici 2020, partant de 0,4% aujourd’hui.
Cependant, cet engagement soulève un certain nombre de questions :
- Comment les acteurs locaux seront capables d’absorber ce niveau d’aide ?
- Les bailleurs de fonds vont-ils financer directement les acteurs locaux ou vont-il continuer à le faire par le biais des ONG internationales ?
- Et, surtout, quelle est la place des gouvernements dans ce nouveau cadre ?
Arne Musch de VNGi a parlé de l’expérience de l’association néerlandaise pour « ajouter l’expertise municipale aux efforts humanitaires ». Il a donné l’exemple d’un programme de résilience locale dans le nord de la Jordanie, où VNGi aide l’UNHCR dans la conception des services urbains pour le
camps de réfugiés de Za’atari et les municipalités environnantes.
Le représentant de CUF Simone Giovetti a également souligné la nécessité d’impliquer les acteurs locaux. Selon lui, « jusqu’à récemment, les autorités locales n’étaient pas considérées comme un acteur de l’aide humanitaire ». Plaidant en faveur d’une augmentation du rôle pour les gouvernements locaux et régionaux, il a donné l’exemple du Liban. Là-bas, l’absence de gouvernement central fort signifie que les gouvernements locaux portent le fardeau de la prestation de services à leurs citoyens et aux réfugiés. En outre, il a souligné que la coopération décentralisée peut être un puissant atout dans le renforcement des capacités des gouvernements locaux dans les zones touchées par le conflit.
PLATFORMA et ses membres ont été une voix clé dans la préparation du
Sommet humanitaire mondial qui a eu lieu à Istanbul en mai dernier, en contribuant avec une
prise de position sur la nouvelle approche de la Commission européenne pour le déplacement forcé et le développement.
Il est maintenant temps de consolider les gains et de suivre de près les progrès de l’Union européenne vers le but de dédier 25% des fonds aux acteurs locaux.