Connecter les jeunes dirigeants locaux africains et européens pour relever les défis communs

1 juillet 2021

“Les trois quarts de la population africaine ont moins de 35 ans, et pourtant, ils sont souvent exclus de la vie politique », a déclaré Annica Floren, cheffe d’unité pour la jeunesse, l’éducation et la culture à la Direction générale des partenariats internationaux (DG INTPA) de la Commission européenne. Elle s’exprimait lors d’un événement en ligne de deux jours co-organisé par le CCRE, Platforma et CGLU Afrique les 23 et 24 juin.

Nos intervenants inspirants ont pu répondre à certaines des questions suivantes : Comment faire en sorte que les jeunes aient une place dans l’arène politique et sur la scène internationale ? Comment pouvons-nous travailler à mieux comprendre leurs besoins et leurs envies pour construire le monde demain ? Enfin, comment ce partenariat peut-il contribuer à jeter des ponts entre les jeunes africains et européens pour affronter ensemble leurs défis communs ?

Créer les conditions propices à l’engagement des jeunes

“La jeunesse a le potentiel, et nous devons travailler ensemble pour lui créer les opportunités », a déclaré Jacqueline Moustache-Belle, directrice du département Genre et Jeunesse de CGLU Afrique.

Si les jeunes ont un rôle majeur à jouer dans le monde d’aujourd’hui, ils sont confrontés à de nombreux obstacles et défis qu’il faut les aider à relever. Adelaide Hirwe, Secrétaire générale de l’initiative jeunesse de la diaspora de l’Union africaine, explique ainsi: “Les jeunes disposent d’un petit nombre de ressources, il est donc nécessaire de soutenir et de mettre en valeur leurs initiatives”. Pour Daniel Ajudeonu, Président de Génération Action Afrique, « la question du chômage est cruciale ». Pour aider les jeunes à faire face à ces défis, il faut leur offrir les conditions adéquates pour leur permettre de devenir économiquement indépendants, et ainsi leur permettre de participer au débat politique.

Selon Bitania Lulu Berhanu, conseillère spéciale pour la jeunesse auprès de la Commissaire européenne Jutta Urpilainen, cela nécessite de faire des investissements dans le renforcement des capacités destinés aux jeunes. Elle estime que l’éducation est également essentielle pour sensibiliser aux débats politiques actuels et garantir un plaidoyer fondé sur la recherche. C’est aussi un excellent moyen de s’assurer que les compétences développées répondent aux exigences du marché et de favoriser l’attractivité d’un territoire et son développement. 

En outre, quel meilleur moyen de comprendre les besoins et les envies des jeunes que de les impliquer directement dans le processus décisionnel ? Thérèse Faye Diouf, maire de la commune de Diarrere, au Sénégal, explique ainsi que « l’implication des jeunes au niveau des collectivités territoriales est importante pour leur assurer une représentation sociale ». « Travailler avec les jeunes permet d’identifier certaines demandes qui sont souvent contournées dans le discours politique », a ajouté Çemal Bas, conseiller municipal de Keçiören, en Turquie. En effet, dans la mesure où les jeunes africaines et européens sont touchés par de nombreuses problématiques, il est crucial de les écouter et de les distinguer.

La jeunesse en action: construire un partenariat durable

Selon Adelaide Hirwe, “l’engagement des jeunes est important et pluridisciplinaire ». En effet, il existe une variété de sujets qui ont un impact sur les jeunes et sur lesquels ils ont leur mot à dire. Par exemple, Maria Grazia Montella, chargée de projet sur l’intégration et la migration au CCRE, a expliqué comment le changement climatique touche particulièrement les jeunes et les enfants en Afrique et sera une cause de migration de plus en plus importante à l’avenir.

Il est donc essentiel de permettre aux jeunes d’aujourd’hui de s’exprimer sur les défis auxquels ils sont déjà confrontés. « Les Nations Unies et d’autres organisations ont fait appel à la participation des jeunes et elles devraient être prises comme exemples », a expliqué Bitania Lulu Berhanu. Elle a également souligné que « les politiciens ne sont pas les seuls à pouvoir exercer une influence, mais de petites actions collectives peuvent également avoir des effets durables ».

Il existe d’ailleurs déjà une variété d’initiatives remarquables soutenant la coopération entre les jeunes africains et européens : Maialen Mendizabal nous a ainsi parlé de Diversity4Equality[1], une initiative qu’elle a lancée, avec un groupe d’amis, entre des jeunes basques et kenyans autour de l’entreprenariat social, et qui s’étend aujourd’hui à d’autres pays. Aoudou Mounchili a également présenté le centre de coopération UA-UE, qui rassemble 50 jeunes experts sur sept sujets différents afin de co-créer des solutions aux défis communs aux deux continents. Enfin, Fiorella Perotto, chargée de mission pour l’Afrique à la DG EAC de la Commission européenne, nous a parlé du nouveau programme Erasmus + pour 2021-2027, dont le budget a été doublé, ce qui devrait permettre d’atteindre l’objectif ambitieux de 100 000 mobilités entre l’Afrique et l’Europe sur la période.

Découvrir tous ces projets a été l’occasion de se rappeler que ce partenariat en construction n’est pas destiné à remplacer ou à s’ajouter à toutes les formidables plateformes déjà existantes, mais à les compléter et à les promouvoir afin de renforcer la coopération entre les jeunes africaines et européens.

[1] En français : « Diversité pour l’égalité »

Plus d’infos :

  • Regardez l’enregistrement de la 1ère et de la 2e journée
  • Participez à la discussion sur Twitter avec #Local4Youth

(Image créee avec Freepik.com)

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