COP26 | Le Pacte de Glasgow pour le climat appelle à une « action à plusieurs niveaux et coopérative »

16 novembre 2021

Le mot « déception » était sur toutes les lèvres au moment de la clôture de la conférence des Nations unies sur le climat, COP26, à Glasgow ce samedi (13 novembre). Les résultats laissent de nombreuses questions ouvertes quant aux engagements des gouvernements nationaux. Les collectivités locales et régionales ont toutefois réussi à se mobiliser efficacement pendant la conférence. Grâce à leurs efforts de plaidoyer, l’importance des municipalités, des régions et de « l’action à plusieurs niveaux et coopérative » est reconnue dans le nouveau Pacte de Glasgow pour le climat.

« Nous, les collectivités territoriales, devons être fiers que l’accord final de Glasgow inclue le modèle coopératif multi-niveaux comme moyen d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris », a déclaré le Secrétaire général du CCRE, Frédéric Vallier, qui était présent à la COP. « Il s’agit d’une véritable réussite pour les municipalités et les régions, indépendamment des résultats globaux mitigés de la conférence. »

Le texte final a été signé par 197 pays (des grands émetteurs comme la Chine et les États-Unis aux petites nations insulaires). Il vise à maintenir les températures mondiales à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels d’ici la fin du siècle, ce qui correspond à l’objectif de l’Accord de Paris, mais ne parvient pas à être plus ambitieux.

Une marge d’amélioration

Réagissant sur les médias sociaux, Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers (France), porte-parole de PLATFORMA et représentante de Cités Unies France a déclaré : « Le Pacte de Glasgow n’est pas du tout à la hauteur de l’urgence climatique. Alors qu’il devait « sauver l’objectif de 1,5°C », il hypothèque une fois de plus notre avenir en le soumettant à des engagements dilués et insincères des États. Sans action immédiate, bientôt + 2,7 °C ».

Plus tôt la semaine dernière, Mme Moncond’huy a rencontré le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et la Directrice exécutive de l’ONU, Maimunah Sharif, à Glasgow, exprimant la nécessité de soutenir les gouvernements locaux en tant que travailleurs de première ligne contre les défis climatiques. Ses arguments ont ensuite été repris en plénière par Sadiq Khan, le maire de Londres : « L’implication des villes aujourd’hui est comme le jour et la nuit […] Rien à voir avec le passé ».

Les collectivités locales et régionales et leurs associations se sont largement mobilisées. Le CCRE, PLATFORMA et la Global Task Force dirigée par CGLU étaient bien représentés à la COP26 et ont co-organisé de nombreux événements parallèles et réunions bilatérales.

Favoriser l’action climatique locale

Le Pacte climatique de Glasgow reconnaît « le besoin urgent d’une action à plusieurs niveaux et coopérative » ainsi que le rôle important des collectivités territoriales dans la réalisation de l’Accord de Paris. Comme l’a souligné Steven Heddle, membre du Conseil des îles Orkney (COSLA) et porte-parole du CCRE sur le développement territorial, il faudra pour cela faciliter l’accès des collectivités locales au financement climatique.

« Les collectivités territoriales ont besoin de revenus, de ressources et de prêts à long-terme. Avec ces outils, nous pourrons mieux participer à l’objectif de réduire les émissions avant 2050, » a déclaré pendant l’une des sessions Ronan Dantec, porte-parole climat du CCRE et de l’AFCCRE, sénateur de Nantes (France) et Président de Climate Chance.

Le Pacte comprend de nombreuses autres dispositions, telles que l’engagement des pays développés à doubler le financement pour l’adaptation aux changements climats et un premier engagement mondial à réduire les émissions de méthane d’ici à 2030.

Prochaines étapes

La prochaine COP aura lieu à Sharm El-Sheikh, en Égypte. L’Afrique étant le continent le plus jeune et le plus rapidement urbanisé au monde, la COP27 se concentrera sur la démographie galopante, l’urbanisation durable et le financement de plans verts pour un développement durable à faible émission de carbone. Les Émirats arabes unis (EAU) ont été choisis pour accueillir la COP28 en 2023.

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