« L’adaptation au changement climatique menée au niveau local est la voie à suivre »
Des représentants des institutions européennes, des Nations Unies et des communes se sont engagés à renforcer le rôle des gouvernements locaux et régionaux dans la lutte contre le changement climatique lors d’un webinaire organisé conjointement le 27 avril par PLATFORMA et le Conseil des communes et régions d’Europe (CCRE). Il s’agissait du premier webinaire thématique de l’année organisé par PLATFORMA, après une série réussie en 2020.
« Les collectivités territoriales subissent les conséquences et les défis du changement climatique, mais elles peuvent aussi apporter une partie des solutions si on leur donne les moyens d’agir », a déclaré Frédéric Vallier, secrétaire général du CCRE, lors de l’ouverture de la session.
Il a souligné que « la coopération décentralisée est un outil important pour contribuer à affiner, concevoir et mettre en œuvre des politiques plus vertes qui soutiennent les objectifs de neutralité climatique de l’UE ». Il a toutefois précisé que « de nombreuses actions, tant au niveau de l’UE que dans les pays partenaires, nécessitent un soutien extérieur par le biais d’incitations, de subventions et de ressources supplémentaires ».
Cette idée a été clairement soutenue plus tard par Rafael Moser, spécialiste de programme au Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU), qui a présenté le LoCAL mechanism, en soulignant les lacunes financières et de capacité des gouvernements locaux sur les questions climatiques.
Les gouvernements locaux et les citoyens « montrent la voie »
« Il n’y a pas de vaccin contre le changement climatique », a déclaré Elena Visnar Malinovska, cheffe d’unité sur l’adaptation au changement climatique à la DG CLIMA de la Commission européenne, se félicitant de l’accord conclu la semaine précédente (21 avril) sur la loi européenne sur le climat. Elle a souligné que « les villes, les communes et les régions, ainsi que l’engagement des citoyens, montrent la voie en matière d’action climatique, d’adaptation au changement climatique et de résilience. » Elle a précisé que l’Europe était prête « à soutenir davantage l’adaptation au climat par des partenariats à différents niveaux », comme le reflète l’article 8 de la loi climat.
S’agissant de la coopération internationale, Elena Visnar Malinovska a déclaré : « Ce que nous allons essayer de faire en Europe, nous allons aussi essayer de le reproduire dans les pays partenaires », soulignant la nécessité d’obtenir « des données axées sur l’action pour l’adaptation au climat ». « L’adaptation au changement climatique menée au niveau local est la voie à suivre », a-t-elle souligné. Les données et les indicateurs de performance étaient également au cœur de la présentation de M. Moser.
« Nous ne pouvons pas réussir seuls sur le changement climatique », a convenu Valentina Villoria, Gestionnaire de programme à la Direction générale des Partenariats internationaux de la Commission européenne (DG INTPA), qui a reconnu que « les pays à faible revenu, qui présentent le risque le plus élevé et les capacités les plus faibles, ne sont cependant pas prioritaires. » Elle a insisté sur l’importance de la coopération décentralisée, soulignant que les gouvernements locaux sont plus efficaces, et ce même lorsque les solutions sont bloquées au niveau national, donnant l’exemple de l’administration Trump.
« Les femmes et les jeunes devraient être des vecteurs du changement et non les victimes du dérèglement climatique », a souligné l’eurodéputée Monica Silvana Gonzalez, auteure du rapport d’initiative du Parlement européen sur « l’incidence du changement climatique sur les populations vulnérables dans les pays en développement« . « Le changement climatique affecte le droit au logement, à l’alimentation et aussi à la migration », a-t-elle ajouté. Cette remarque fait écho à celle de Rafael Moser, qui a expliqué que le mécanisme LoCAL utilise « des approches participatives et axées sur le genre ».
Exemples concrets des partenaires de PLATFORMA
Nino Rukhadze, porte-parole de PLATFORMA, membre de l’assemblée municipale de Tbilissi (Géorgie), a présenté les mesures prises pour lutter contre la pollution atmosphérique dans la capitale, où le nombre de voitures augmente de manière exponentielle. Elle a expliqué comment certaines infrastructures routières ont été fondamentalement repensées « pour inciter les propriétaires de véhicules privés à opter pour des modes de transport plus écologiques ». « L’illustration grandeur nature de ces reconstructions est l’avenue Chavchavadze », a-t-elle déclaré. Avec le soutien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la commune est également en train de « faire des transports publics un moyen de mobilité plus attrayant et plus confortable » avec « des bus flambant neufs, écologiques et confortables. » « En plus de cela, l’infrastructure du métro est modernisée, les lignes de téléphérique sont relancées et le réseau de pistes cyclables est développé », a ajouté la membre de l’assemblée locale.
Chrystele Ranchin de FAMSI a souligné l’importance de sensibiliser les citoyens aux défis du changement climatique et aux actions prises par leurs communes, en se concentrant sur le projet NO PLANET B.
Constance Koukoui-Adjolohoun de Cités Unies France (CUF) a également souligné que les gouvernements locaux français sont de plus en plus préoccupés par les impacts du changement climatique sur les groupes vulnérables et sont actifs en matière d’adaptation et d’atténuation du changement climatique. En tant que réseau, CUF soutient également la réflexion des villes sur la manière d’affiner leurs projets avec les gouvernements locaux et régionaux des pays partenaires, par exemple dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’agriculture.
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