Les Etats membres de l’UE font fausse route sur la migration : pas de mention du niveau local dans les dernières discussions

25 octobre 2016
Lors de la réunion du Conseil européen les 20 et 21 octobre, les chefs d’Etat de l’UE se sont retrouvés et ont parlé du sujet de la migration, exposant l’état des lieux actuel et préparant leurs orientations pour le futur. Dans leurs conclusions, ils ne mentionnent pas le niveau local ou régional. Malheureusement, ils se focalisent presque exclusivement sur la dimension extérieure de la question migratoire, tel que le renforcement des contrôles à la frontière et l’intensification des contrôles de la route de l’Est de la Méditerranée.
La question migratoire est locale : priorité aux besoins de nos villes et nos régions
Les questions migratoires qui nous affectent chez nous, dans nos villes et nos régions, sont extrêmement importantes, et ne doivent pas être évitées. Il est décevant de constater que les gouvernements locaux et régionaux n’ont pas été pris en compte par les Etats membres, alors que ce sont les villes et régions qui doivent gérer la crise des réfugiés et intégrer les migrants au quotidien. Les gouvernements locaux et régionaux ont urgemment besoin de financements ciblés afin de pouvoir régler ce problème.
L’intégration, facteur essentiel du vivre-ensemble, n’est pas abordée non plus. Il paraît plus urgent que jamais d’établir un dialogue permanent entre les gouvernements nationaux, régionaux et locaux sur la migration. Les villes et régions d’Europe attendent des Etats qu’ils prennent en compte tous les aspects de la question migratoire, en particulier ce qui se passe sur le terrain.
Néanmoins, certaines conclusions du Conseil européen restent positives : il demande aux Etats membres d’intensifier davantage leurs efforts pour accélérer la relocalisation. Il s’agit d’un point particulièrement important pour les gouvernements locaux et régionaux : parmi les 160 000 réfugiés que les Etats membres se sont engagés à relocaliser l’année dernière, seulement 6 000 ont été relocalisés à ce jour. Les villes et régions européennes comptent sur les Etats membres pour tenir cet engagement.
Si vous croyez que les Etats membres de l’UE devraient aussi adresser les besoins locaux sur le terrain lorsqu’ils discutent de politique migratoire, signez et partagez la pétition du CCRE : l’association européenne de collectivités territoriales appelle les Etats européens à agir pour les réfugiés avec les villes et les régions. Cette pétition suit l’appel lancé par le CCRE pour une vrai politique commune européenne d’asile, qui a été signé par plus de 120 élus locaux et régionaux, tels que la maire de Paris, Anne Hidalgo, le maire de Bruxelles, Yvan Mayeur et le maire d’Athènes, Giorgos Kaminis.
Pour plus d’informations sur les raisons pour lesquelles la coopération décentralisée est si importante pour les questions de migration, lisez la prise de position de PLATFORMA.
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